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La Tour de l'Inquisition
Alors qu'au XIXème siècle Viollet-Le-Duc réinventait la Cité par ses restaurations, un certain nombre de tours se voyait attribuer de nouveaux noms, avec plus ou moins de bonheur.
C'est ainsi que la Tour de l'Inquisition est devenue la Tour de la Justice... Et que la Tour Ronde de l'Evêque est devenue à son tour, la Tour de l'Inquisition !
C'est donc sous le nom de Tour de la Justice que la Tour de l'Inquisition est aujourd'hui présentée au public, comme dans les guides touristiques, ce changement participant à la réinterprétation du monument et de son Histoire.
Cette tour de l'enceinte intérieure, fut construite au XIIIème siècle, sous Louis IX. Elle est située à l'emplacement d'une tour gallo-romaine qui a été entièrement détruite.
Au Moyen-Âge, elle était reliée au Logis de l'Inquisition par une galerie couverte dont on voit le départ sur la photo ci-dessus, permettant ainsi aux inquisiteurs de se rendre facilement et discrètement dans cette tour où, selon la tradition, ils conservaient une partie de leurs archives et documents.
Ci-dessous : Tour de l'Inquisition et galerie dite "des Inquisiteurs", avant les restaurations.
Le Logis de l'Inquisition communique encore avec la galerie: photo antérieure à 1858 car la tour n'est pas encore couverte.
©Médiathèque du Patrimoine
Cependant, le 16 octobre 1860, lors des restaurations, l'Etat rachète au chanoine Jacques-Philippe Murailhe la partie du Logis de l'Inquisition qui enjambait la ruelle et s'appuyait contre la courtine, pour la somme de 500 francs.
Cette partie fut détruite, mais on peut voir encore aujourd'hui, dans l'actuelle rue du Four Saint-Nazaire, les deux arcs qui soutenaient l'étage du Logis de l'Inquisition communiquant avec la galerie.
Photographies © Fabienne Calvayrac - 2013
Cette acquisition a été faite dans le cadre des restaurations de la Porte d'Aude et de ses abords, et 2 ans après que la toiture de la Tour de l'Inquisition ait été entièrement refaite.
La Tour de l'Inquisition se compose de 4 niveaux desservis par un escalier à vis.
Les deux premiers niveaux sont voûtés. C'est par le second que l'on accède à la galerie dite des Inquisiteurs. Par ailleurs, la salle de cet étage présente une série de "crochets de suspension pour tentures d'apparat" (Cf Joseph Poux) régulièrement présentés comme ayant servi à suspendre les sacs de cuir contenant les archives...
Ci-dessous: les crochets de suspension
© Fabienne calvayrac 2012
Les murs de la pièce montrent les restes d'un enduit peint, malheureusement très endommagé. Les parties qui sont à portée de main, on été vandalisées par les millions de visiteurs qui sont passés par là au cours des cent dernières années...
Les deux niveaux supérieurs présentent une issue vers le nord. Ils étaient séparés par un plancher qui n'a pas été restitué.
Ci-dessus le 3ème niveau de la tour et l'emplacement du 4ème niveau marqué par le rebord sur lequel reposait le plancher.
Photographie © Fabienne Calvayrac - 2012
Tags : Cité de Carcassonne, Inquisition, Moyen-âge, architecture, Histoire, culture, patrimoine
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Commentaires
à se rappeler pour visiter, moi aussi j'aimerais bien voir tout cela ! lors d'ne visite à mon amie cath, je viendrai prendre les noms des endroits à visiter sur ton blog !!!
une bonne soirée ma belle, et un gros bibi fLO
l'inquisition, de sinistre mémoire, "bénéficie" de cette interprétation ! Nommer Tour de Justice ce qui fut le temple de l'intolérance et de .. l'injustice en témoigne. Qui fut à l'origine de ce changement de dénomination ?
vous faites un très beau travail , bravo et merci
bonjour Fabienne
Merci pour ce merveilleux historique de la belle Cité et pour tes superbes photos aussi !
belle journée pour toi ! à bientôt - merci pour ta visite !
bisous
Paula
Merci Fabienne pour cet article très instructif et qui montre de manière argumentée les choix de Viollet-le-Duc. On lui a beaucoup reproché et on continue de lui reprocher à tort d'avoir fait couvrir les tour d'ardoises alors que ce choix était tout à fait justifié (contrairement à ce qu'on croit l'ardoise n'est pas réservée au Nord. Il suffit d'aller voir des églises romanes des Corbières ou de la Montagne Noire ayant conservé une partie de leur couverture médiévale). Par contre on croit souvent que les destructions se sont limitées à dégager les fortifications de ce qui était postérieur au Moyen Âge, pour retrouver la Cité dans l'état supposé qu'elle avait au début du XIVe siècle. La destruction partielle du logis de l'Inquisition montre que Viollet-le-Duc ne cherchait pas seulement à restaurer mais aussi à donner plus d'uniformité aux monuments qu'il restaurait.
Coucou Gauthier !
Trop contente de te retrouver sur mon blog ! A bientôt pour les dédicaces !
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tres intéressant
j'aurais aimé visiter cela aussi
bonne journée